Aujourd'hui j'ai pleuré en cours. Bon, ok, de façon générale j'ai les yeux qui piquent assez facilement, mais quand même pas à la fac, je sais me tenir. Je sais pas vraiment ce qu'il s'est passé, c'était en atelier d'écriture, prise de remords car j'avais déjà raté les deux premières séances du semestre je me suis dit que j'allais lire mon texte. Drôle d'idée pour une timide de mon genre. Pour une fois la consigne ne m'avait pas trop bloqué, j'avais réussi à gribouiller quelques lignes en assez peu de temps, les images m'étaient venues en tête successivement, et les mots s'étaient enquillés sans trop de difficultés.
Pourtant quand j'ai commencé la lecture du troisième paragraphe, j'ai senti mon ventre se contracter, mon regard devenir trouble, ma voix fébrile et hésitante. Mes mots résonnaient comme ceux de quelqu'un d'autre, je m'écoutais parler et je comprenais enfin le sens de ses mots assemblés les uns aux autres. Je me voyais dans chacune des images que j'énonçais et pendant ce temps là j'étais en apnée. Je me suis arrêtée deux fois me retrouvant à la limite du laisser aller et du courage, j'ai choisi la deuxième option, et j'étais plutôt contente de moi en voyant arriver le point final de mon texte.
Durant l'écriture je n'étais pas vraiment triste, j'essayais de me rappeler des bons moments, après la lecture je me suis sentie torturée, et gênée comme si cela m'était interdit de vivre des choses qui ne font pas que sourire à moi aussi. Lire un moment de ma vie, un moment qui a forgé le bout de fille que je suis devenue devant des inconnus, mais aussi des amis, donner à voir "en direct" qui je suis. Je ne pensais pas réagir comme ça, je me suis surprise, comme quoi on ne se connait jamais vraiment. Je n'étais pas au théâtre, je ne jouais pas la comédie et chacun de mes mots étaient criant de vérité. Je crois que c'est ça la véritable émotion, celle qui vous torture le ventre et vous sort complètement de votre quotidien.
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